dimanche 27 octobre 2013

Nul en orthographe

Docteur, j'ai un problème : je me sens nul en orthographe. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela m'angoisse. Je me sens mentalement retardé.

Pourtant aujourd'hui, tout semble faciliter l'écriture sans erreurs. Il y a des logiciels de traitement de texte et ceux-ci corrigent les fautes d'orthographe. Et même les fautes d'accords. Au moment même où vous les écrivez !

Et pourtant j'en laisse. Plein. J'écris puis relis une fois, deux fois. Je souffle et les mains tremblantes décide d'envoyer mon document. Plus tard, je le réouvre.

La première me saute immédiatement aux yeux.

Puis une autre.

Encore une !

Deux caractères intervertis ici. Un à au lieu d'un a là. Un és à la place d'un er. Un ent qui n'a rien à faire avec ce sujet au singulier. Comment ai-je fait pour passer à côté ? Il y a plus amusant encore : parfois je mets bien les s au pluriel... mais pas à la fin des bons mots.

Ce n'est pas seulement parce que je boude les traitements de texte ― j'utilise un éditeur simple qui fait aussi la correction orthographique ―. Oh, docteur, ne m'obligez pas à utiliser MS Word. Je vous en supplie !

Essayons d'aller au bout des choses. Premier constat : la relecture n'est pas suffisamment efficace. Je vous jure que je me relis ! Si c'était si simple, comment expliquer que je laisse tant de fautes ? Je connais pourtant les règles puisque ces fautes m'apparaissent une fois le document transmis à son destinataire. Je sais qu'il faut que je me concentre davantage... C'est facile à dire ! Surtout de la part de quelqu'un qui ne prend même pas le temps d'écrire correctement pour les pharmaciens. Oui, là n'est pas le sujet, mais tout de même ! Peut-être que la relecture n'est pas efficace parce que quand je relis, je ne suis pas dans le contexte mental approprié. La relecture ne se soucie pas du fond mais concerne la forme. Cependant, moi, quand je relis, je suis encore dans ce que j'écris. Quand je relis, j'essaie de faire abstraction du fond alors que je suis encore immergé dans mon sujet. Je réfléchis parfois même encore à ce que j'aurais dû écrire ! Quand je relis un passage, je suis le plus souvent en train de me demander s'il est bien tourné, s'il ne contient pas de répétition inutile... impossible dès lors de me concentrer sur la forme !

Comment ? Vous dites que je touche à quelque chose d'intéressant ? Deux niveaux de relecture ? D'accord : il faut dissocier la relecture du fond et la relecture de la forme. Okay, je vais essayer. De toute façon, je ne crois pas avoir pas le choix.

Peut-être faut il également différer la relecture. Laisser décanter. Il arrive qu'on ait les idées plus claires après une pause et qu'on soit alors plus apte à retoucher la forme... comme le fond !

Ah mais docteur, j'ai un dernier problème avec ça : la relecture, c'est long ! Trop long ! Nous sommes à l'époque de l'instantané : je voudrais réduire ma boucle écriture - relecture forme - relecture fond. Je me rappelle des paroles d'une professeure de communication disant que si on ne voulait pas oublier des fautes à la relecture, le mieux était de ne pas en faire pendant l'écriture. L'astuce est étonnante mais quel défi ! Peut-être qu'en faisant déjà l'effort de relire à la fin de chaque phrase...

Bon d'accord, je vais essayer. La prochaine fois. Pour l'heure, je vous laisse, je dois relire mon article.